Histoires d'une fille libre

Histoires d'une fille libre

L'être humain est bien peu de chose (Chapitre 7)

Hello !

 

Voici le chapitre 7 !

 

Enjoy !!

 


 

 

Chapitre 7 :

 

-Salut, Chikako.

 

-Salut.

 

-Kuroko n'est toujours pas revenu ? demanda le dunker.

 

Elle regarda le bureau de son petit ami. Vide.

 

-Non.

 

-Ça m'inquiète, quand même. Ça doit faire deux semaines qu'il n'est pas venu en cours. Je ne me souviens pas qu'il ait été absent aussi longtemps. Même après un match fatigant.

 

Il se tourna vers elle.

 

-Tu as réussi à le contacter ? Moi, je tombe toujours sur sa messagerie quand je l'appelle, et il ne répond pas à mes mails, ni à mes SMS.

 

-Pareil, répondit Chikako.

 

-Tu ne saurais pas pourquoi il ne vient plus, par hasard ?

 

Elle resta silencieuse un instant, avant de répondre d'une voix froide :

 

-Son père est mort dans la fusillade qu'il y a eu, il y a quelques temps.

 

-T'es sérieuse ?

 

-J'ai l'air de plaisanter ?

 

-C'est lui qui te l'a dit ? demanda Kagami après un bref moment d'hésitation.

 

Cette fois, ses lèvres restèrent scellées.

 

J'aurai préféré.

 

Le dunker l'observait en silence. Depuis la fusillade, il sentait que Chikako n'était pas dans son état normal. Elle ne cessait de jeter des regards anxieux autours d'elle. Elle réagissait vivement dès qu'on la touchait, sa joue gauche s'en souvenait. Elle était sur ses gardes, et son regard était celui d'un animal prit en chasse par un prédateur terrifiant.

 


 

 

 

-Tu est sûre de vouloir y aller ? Ce n'est pas prudent...

 

-Certaine.

 

Aucun trémolo dans la voix de Chikako. Byaukuren laissa monter Kagami à l'arrière et mit la clef sur le contact. Elle avait rarement vu sa protégée aussi sûre d'elle.

 


 

 

La jeune fille frappa trois coups timides à la porte. Une femme dans la trentaine lui ouvrit. La ressemblance avec son fils était frappante. Mêmes yeux azurés, même chevelure bleue, même teint d'albâtre. Ses caractéristiques étaient d'autant plus amplifiées par la tristesse de son regard.

 

-Bonjour. Nous venons voir Tetsuya-kun, déclara maladroitement Chikako.

 

La femme sembla hésiter, mais elle finit par répondre :

 

-Je vois. Entrez, je vous en pris.

 

Elle les emmena dans le salon. C'était une pièce confortable, avec un canapé, une table basse et une télévision. Sur un buffet trônaient des photos de famille.

 

-Est-ce que Tetsuya vous a parlé de ce qu'il s'est passé ?

 

-Oui, mentit Chisei. Toutes nos condoléances.

 

-Cela fait une semaine qu'il n'est pas sorti de sa chambre. Il ne parle pas. Ça me fait un peu peur, mais je ne sais vraiment pas quoi faire.

 

-Excusez-moi, mais je crois me souvenir que Kuroko vivait aussi avec sa grand-mère, dit Kagami. Où est-elle ?

 

-Elle est au poste de police. Elle veut à tout prix les aider à retrouver celui qui lui a fait ça.

 

Chikako se mordit la joue.

 

Ne rien dire. Pas encore.

 

-D'ailleurs, je suis vraiment navrée mais je dois aller la rejoindre.

 

-Cela vous dérange-t-il que nous restions ? Nous aimerions vraiment lui parler, fit Chikara.

 

La mère du passeur hésita un moment, avant de répondre par l'affirmative. Avant de partir, elle leur indiqua où se trouvait la chambre de Kuroko et leur dit qu'il ne servait probablement à rien d'essayer de lui parler puisque, même à elle, il refusait d'adresser le moindre mot. Même à travers sa porte.

 


 

-Tetsuya-kun. S'il te plaît, ouvre-moi.

 

Pas de réponse. Pas le moindre son.

 

-Je sais que ton père est mort, dans la fusillade.

 

Elle crut entendre un bruissement, derrière le porte.

 

-Ça a dû être horrible, pour toi-

 

-Comment sais-tu ?

 

Cette voix. Derrière la porte. Elle était devenue plus rauque à cause d'un silence trop prolongé. Mais c'était celle du passeur. Aucun doute là-dessus.

 

-Qui te l'a dit ? insista-t-il.

 

-Ce n'est pas important. Tetsuya-kun, on est venu pour te demander de revenir. De nous parler. Partager ta douleur. Ce n'est jamais bon de tout garder à l'intérieur.

 

La porte s'entrouvrit. Dans l'entrebâillement, Chikako put voir le visage blafard de Kuroko. Ses yeux cernés, rongés par le chagrin. Au fond de ceux-ci - tout au fond - se trouvait une puissante haine.

 

-Qu'est-ce que tu en sais ? demanda-t-il de sa voix enrouée.

 

-Tout. Je comprends parfaitement ta tristesse et ta colère. La sensation vide dans ton corps. L'impression de solitude. Je connais tout ça, souffla la jeune fille.

 

Petit à petit, la colère prenait le dessus sur la tristesse dans les prunelles couleur océan du basketteur.

 

-Il faut que tu l'extériorise. Que tu nous parles. Que tu me parles, murmura-t-elle après une brève hésitation.

 

Il la regarda un moment, silencieusement. Puis, il émit un son qui ressemblait beaucoup à un rire. Un rire sans joie.

 

-Tu voudrais que je me confie à toi ? Toi, qui t'obstines à ne rien dire sur ta propre personne ? Tu plaisantes, j'espère !

 

-Absolument pas, répliqua Chisei.

 

D'un geste brusque, le jeune homme se saisit de la cravate d'uniforme de la jeune fille, l'attirant vers lui. Kagami esquissa un geste pour intervenir, mais Chikako lui fit signe de s'abstenir.

 

-Ne te fiche pas de moi, Chikako Chisei. Si tu me fais si peu confiance, au point de ne pas vouloir me raconter ton passé, alors explique-moi pourquoi je devrais avoir confiance en toi ?

 

Elle ne répondit pas. Elle se contenta de fixer le basketteur de ses yeux fantomatiques.

 

-Tu ne sais rien de se que je ressens, chuchota-t-il froidement en lâchant la jeune fille. Va-t'en.

 

La gifle siffla dans l'air, avant de claquer sur la joue du passeur. Ce seul geste, accompli avec une assurance et une colère froide qui ne ressemblaient guère à la jeune fille, cloua toutes les personnes présentes sur place.

 

Elle le saisit par le col, et approcha le visage de Kuroko du sien.

 

-Pour qui tu te prends ? Tu n'est pas le seul à souffrir de la perte d'un proche ! Chaque jour, des centaines, peut-être des milliers de personnes ressentent la même chose que toi. Tu es bien loin d'être un cas isolé ! Je te répète que je connais les sentiments du deuil ! À ton avis, pourquoi Byakuren-san est ma responsable légale ? Pourquoi je ne vivrais pas avec mes parents ? Vas-y, je t'écoute, ose redire une fois que je ne sais pas ce que tu ressens !

 

Elle le lâcha et se dirigea vers l'entrée.

 

-On t'attend dehors, ajouta-t-elle. On a des choses à se dire.

 


 

Devant la maison de Kuroko, Chisei observait le ciel. Il faisait plutôt gris, pour un mois de Mai. Un homme dans la trentaine apparut près d'elle.

 

-Tu t'es vraiment mise en colère, sur ce coup-là.

 

-Ça l'a fait redescendre sur terre, je pense. Il a prit conscience qu'il n'était pas le seul à souffrir.

 

Un ange passa. L'homme observait la jeune fille. Elle avait fermé les yeux, elle semblait réfléchir.

 

-Tu vas lui dire maintenant, pour moi ? demanda-t-il.

 

-Non. Kagami-kun et Byakuren-san seront là, et je ne pense pas qu'ils soient assez ouverts d'esprit pour se genre de choses. Ils sont un peu trop terre à terre pour y croire.

 

Il la regarda avec une tendresse à peine dissimulée. La jeune fille s'en rendit compte.

 

-Qu'est-ce qu'il y a ?

 

-Ta mère aussi était très douée pour lire dans le cœur des gens. C'est comme ça qu'elle m'a séduit.

 

-Pourquoi Maman revient toujours dans les conversations ?

 

-Parce que tu es sa fille et que tu lui ressemble en tout point. Je me demande même se que tu peux avoir en commun avec moi.

 

Elle réfléchit un instant.

 

-Je me le demande aussi.

 


 

 

Dans un hôtel miteux des quartiers sensibles de Tokyo, trois hommes discutaient.

 

Le premier, le plus grand, avait une balafre sur la joue gauche, le crâne rasé et un tatouage représentant une tête de mort tribale sur l'épaule droite.

 

Le second, plus petit que le premier, mais tout de même musclé, avait des cheveux longs jusqu'aux épaules, un œil de verre, et semblait se disputer avec le plus grand.

 

-On est recherché par la police dans tous le pays ! Il faut qu'on parte à l'étranger ! martelait le baraqué.

 

-Comment ? Avec tous les contrôles de douanes, on sera grillé vite fait ! répliqua celui aux cheveux longs.

 

Le troisième, le plus chétif de tous, soupira de lassitude. Il était vautré paresseusement dans l'unique lit de la pièce. Son corps svelte donnait une impression de force subtile et ses gestes avaient quelque chose de félin.

 

Cela faisait près d'une demi-heure que ses deux compagnons se querellaient, spectacle qui, au départ, l'avait beaucoup amusé.

 

Cependant, au bout d'une demi-heure, la conversation ne menant à rien et les esprits s'échauffant, il sentait bien que l'un des deux finirait par tuer l'autre. D'après lui, le premier à perdre son calme pour de bon serait le chauve. Ah, voilà qu'il jouait aux devinettes avec lui-même, à présent ! Décidément, les situations de conflit la mettaient dans un état proche de la béatitude. Heureusement pour lui, le comble de l'amusement viendrait vite. Aussi vite que la mort des deux autres.

 

-Allons, allons, mes amis ! intervint-il de sa voix mielleuse. La solution à ce problème me semble pourtant assez claire !

 

Les deux hommes se tournèrent vers lui, le regard avide.

 

Voyant qu'il avait toute leur attention, il déclencha l'ouragan de la violence :

 

-Il suffit de se livrer aux forces de l'ordre !

 

Tout ça pour les amener à l'attaquer. Des fois, quand même, il se disait qu'il était un vrai gamin.

 

La réaction du baraqué ne se fit pas attendre :

 

-Non mais t'as fumé ou quoi ?

 

Non. Je n'ai rien consommé, répondit-il intérieurement.

 

-Tu nous prends pour des imbéciles ?

 

-Exactement.

 

Oups. Il l'avait dit à voix haute. Bah, pour se que ça changerait...

 

Le poing du chauve faillit lui arriver en pleine figure. Il l'esquiva au dernier moment et donna un coup dans la nuque de son assaillant avec la tranche de sa main.

 

Coup du lapin. Mort sur le coup. Et d'un.

 

Le second fut encore plus facile à tuer. L'homme aux cheveux longs se rua sur lui. Un sourire sadique aux lèvres, son adversaire l'esquiva habilement. Emporté par son élan, l'homme à l'œil de verre se retrouva par terre. L'assassin l'immobilisa en lui bloquant le bras dans le dos.

 

-Je te prends ça, dit-il en se saisissant du revolver à la ceinture de sa victime. Tu n'en auras plus l'utilité.

 

Puis, d'un geste rapide, il fit tourner la tête de son ex-compagnon sur elle même. Un craquement sonore se fit entendre. Et de deux.

 

Le tueur se releva. Il sortit alors une photographie de la poche de son jean. Sur cette photo, une petite fille aux cheveux d'ébène et au regard fantomatique.

 

-On va bientôt se retrouver, Chisei-chan !!


 

Voilà. J'espère que ça vous a plu !

 

Vous avez maintenant fais connaissance avec l'antagoniste de cette fanfiction.

 

A+ !



16/12/2015
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